Où investir votre budget TI ?

Budgets TI

Dans sa plus récente étude auprès des responsables des TI dans les organisations nord-américaines, la firme de recherche Gartner propose trois tendances lourdes qui vont guider les décisions entre 2023 et 2025 : la sortie de la pandémie, la crainte d’une récession et les opportunités liées à l’intelligence artificielle.  

En d’autres mots, les organisations se tourneront vers les TI pour bâtir de la résilience, optimiser les processus en place et créer des avantages distinctifs grâce à de nouvelles technologies.  

Tout ça est bien prometteur, mais ces concepts semblent un peu flous. Concrètement, qu’est-ce que cela veut dire pour votre organisation ? Comme dirigeant de votre entreprise ou comme gestionnaire des TI où devez-vous investir votre argent pour atteindre ces trois objectifs ? 

Il y a cinq grandes catégories d’investissement à prioriser pour les trois prochaines années si vous souhaitez être résilients, efficaces et distinctifs: la cybersécurité, l’intelligence d’affaires, la migration vers l’infonuagique, la modernisation de logiciels ainsi qu’un nouveau concept nommé « l’expérience totale ».  

 1. La cybersécurité

Plus de 64 % des responsables des TI interrogés par Gartner disent que la cybersécurité sera le premier pôle d’investissement entre 2023 et 2025. Si vous suivez les nouvelles, vous n’êtes pas sans savoir que le nombre de cas de rançongiciels (Ransomware) a connu une ascension fulgurante depuis 5 ans. Au Canada, l’une des plus récentes victimes connues est le détaillant Indigo qui a été forcé de fermer son site transactionnel pendant plus de dix jours. Bien que le détaillant ait déclaré quil était difficile d’évaluer les pertes directes liées à cette interruption, les dépenses encourues pour pallier la situation dépassaient déjà les 5 millions de dollars au 1er avril. Le risque est donc bien réel et on constate que ça n’arrive pas qu’aux grandes entreprises. En effet, les PME sont également à risque puisque plusieurs possèdent de vieux systèmes de gestion souvent mal entretenus. Elles sont donc des proies faciles pour les groupes malveillants de l’informatique 

D’ailleurs, les assureurs sont de plus en plus conscientisés à ces nouveaux risques et il est possible que cet investissement de votre part devienne inévitable au cours des prochaines années. 

Alors, lorsque l’on souhaite bâtir une organisation résistante aux intempéries, il ne faut pas uniquement se protéger des virus humains, il faut aussi avoir les bons outils pour combattre les virus informatiques

2. L’intelligence d’affaires (Business intelligence – BI)

On parle souvent (trop ?) d’intelligence artificielle (AI), mais pas assez d’intelligence d’affaires (BI). En d’autres mots, y a tellement d’engouement autour de l’AI qu’on en oublie la base : la BI et l’analyse de données.  

En effet, pour espérer faire de l’AI dans quelques années, les organisations doivent d’abord s’outiller de bons logiciels en gestion de données, mettre en place des processus de gouvernance des données et par-dessus tout, trouver les données les plus pertinentes et les structurer.  

Ces premières étapes permettront de créer de l’intelligence d’affaires au sein de l’organisation. Sous forme de tableaux de bord, les dirigeants pourront utiliser pleinement la force de leurs données et ainsi prendre de meilleures décisions. L’AI servira notamment à déceler des tendances impossibles à prévoir par l’humain. 

Toujours dans cette étude menée par Gartner, nous avons lu que 56 % des participants au sondage disaient avoir augmenté leurs investissements dans cette sphère.

3. Les plateformes infonuagiques

À défaut d’avoir la tête dans les nuages, on peut maintenant espérer avoir les données de notre organisation dans des nuages. Ce que l’on nomme le fameux Cloud 

Le Cloud s’est largement démocratisé et surtout, régionalisé, dans les dernières années. Les coûts d’exploitation ont beaucoup diminué et des centres de données géants sont maintenant accessibles dans de nombreux pays, tels que le Canada. Ainsi, une organisation qui n’a toujours pas fait le saut pour des raisons de budget, de sécurité ou tout simplement pour ne pas stocker de données à l’étranger peut facilement reconsidérer cette décision aujourd’hui. 

Ce n’est pas pour rien que 48 % des personnes sondées par Gartner disent augmenter leurs investissements dans cette sphère puisque les avantages sont nombreux : meilleure cybersécurité, ce qui touche le premier point de cet article, redondance, accessibilité accrue et facilité de traitement.

4. La modernisation de logiciels

Beaucoup d’organisations, surtout les PME, roulent leurs opérations sur des logiciels de gestion de type ERP (Enterprise resource planning) qui ont été conçus sur mesure au début des années 2000. Ces systèmes sont devenus très difficiles et coûteux à entretenir, notamment parce que le langage de programmation utilisé n’est plus enseigné ou couramment utilisé. Quelques informaticiens près de la retraite ou déjà retraités sont toujours en mesure de donner un coup de main, mais ce n’est pas viable à moyen ou long terme. Il faudra inévitablement moderniser certains logiciels.  

Avec le risque de récession qui plane, le moment semble propice pour un tel changement. Ainsi, 45 % des répondants du sondage Gartner indiquent qu’ils souhaitent investir dans cette facette de la modernisation au cours des prochaines années. Ils y voient une occasion de gagner en efficacité, mais aussi en résilience.

5. L’expérience totale

Traduit du terme anglophone Total Experience, l’expérience totale expliquée dans sa forme la plus simple représente l’amalgame de l’expérience client (CX) et de l’expérience employé (EX). L’idée véhiculée par les créateurs de ce concept souligne le fait qu’un employé satisfait et heureux mènerait à un client satisfait et heureux, et donc que le CX et l’EX sont indissociables. Ainsi, une maitrise de l’expérience totale au sein d’une organisation contribuerait à une meilleure loyauté des clients ainsi qu’à une meilleure rétention des employés, ce qui nest pas négligeable dans une période de pénurie de main-d’œuvre 

C’est pourquoi 34 % des répondants de l’enquête menée par Gartner croient que la technologie peut jouer un rôle important dans l’expérience dite totale et compte y investir davantage. Cela passe notamment par l’implantation d’un CRM et de logiciels de formation, la mise en place des robots conversationnels, le développement d’applications mobiles utiles en magasin, etc. En d’autres mots, on fait référence à des technologies qui diminuent les tâches redondantes d’un employé pour qu’il puisse se concentrer sur le client.  

Il est possible que ce terme ne soit finalement qu’un autre buzzword, mais ses prémisses sont fort intéressantes et méritent certainement qu’on s’y attarde, surtout dans une période de récession.   

Chacune de ces tendances d’investissement sera couverte en détail dans nos prochains articles. Abonnez-vous à l’infolettre pour ne rien manquer ! Restez à l’affût des dernières tendances du domaine en nous suivant sur nos comptes LinkedIn et Facebook. 

Arnaud Montpetit