
Portrait d’expert : Stephen Diamond, Vice-président Technologies
S’étant lancé dans le monde des technologies au tournant de l’an 2000, il va sans dire que Stephen Diamond a navigué à travers de nombreuses vagues d’innovations technologiques, de l’apparition de systèmes qu’on qualifie aujourd’hui de “Legacy” à l’avènement fulgurant de l’intelligence artificielle. Aujourd’hui Vice-président Technologies chez Logient, il nous présent son parcours, son rôle et sa vision de l’avenir technologique.
Bonjour Stephen ! Pour commencer, peux-tu nous présenter ton parcours qui t’a mené à devenir vice-président des Technologies chez Logient ?
Bien sûr ! Mon parcours a commencé autour de l’an 2000. J’ai débuté ma carrière en travaillant sur des projets de migration de systèmes Legacy, notamment avec du code COBOL. Mon premier grand projet a été la migration du système de dispatch 911 pour un bureau de police à Riverside, en Californie. C’est ce qui m’a permis de voir l’impact direct de mon travail sur la communauté, ce qui a été très motivant pour moi.
Au fil des années, j’ai évolué dans divers rôles, passant de développeur à consultant, puis à des postes de gestion et de conseil technologique. En 2012, j’ai rejoint Logient en tant qu’architecte, et j’ai gravi les échelons jusqu’à mon poste actuel de VP Technologies.
Pourquoi avoir choisi de te lancer dans le domaine de la technologie ?
Je dirais que c’est la capacité qu’a la technologie de résoudre des problèmes réels et à améliorer la vie des gens. J’aime particulièrement travailler dans un environnement de service, où l’objectif est d’aider les autres. La variété des défis technologiques et la possibilité de toujours apprendre quelque chose de nouveau sont également des aspects très stimulants de ce domaine.
Justement, quels sont les principaux défis que tu dois relever dans ton rôle pour aider Logient à rester compétitif dans l’industrie ?
Définitivement de suivre le rythme effréné de l’innovation technologique. On le sait, l’intelligence artificielle (IA) est une technologie en pleine expansion, mais il est important de continuer de l’intégrer de manière judicieuse et éthique. On ne l’adopte pas simplement pour suivre une vague. Il est facile de se laisser emporter par le « hype » d’une nouvelle technologie et de l’utiliser pour résoudre des problèmes auxquels elle n’est pas adaptée. La blockchain est un exemple qui a des cas d’utilisation particulier, mais qui a été poussée vers toutes sortes de solutions, sans tenir compte des problèmes réels à résoudre.
L’IA présente des défis éthiques et environnementaux qui doivent également être pris en compte lors de l’adoption de ces solutions.
Il faut donc bien réussir à gérer les attentes des clients face à ces évolutions. Il faut réussir à cerner leurs besoins et les conseiller sur les solutions les plus adaptées à leur contexte, tout en tenant compte des contraintes humaines et financières. Nous devons nous assurer que nos solutions soient évolutives et puissent s’adapter aux réalités changeantes de nos clients.
Sinon, la sécurité demeure évidemment une préoccupation majeure, surtout dans le nombre et sophistication des cyberattaques. Comme dans d’autres domaines, l’IA a aidé à créer de nombreux nouveaux outils pour lutter contre ces menaces. Cependant, elle est également utilisée par des acteurs malveillants pour découvrir de nouvelles méthodes d’attaque. Il faut donc mettre en place des mesures de sécurité robustes pour protéger les données et les systèmes de nos clients.
Quelle est ta démarche pour choisir les technologies les mieux adaptées aux besoins de tes clients ?
Le conseil en technologie repose avant tout sur une compréhension précise des besoins et des contraintes du client. Ça commence toujours par les enjeux d’affaires et humains, et c’est en posant les bonnes questions qu’on peut cerner précisément les enjeux à adresser. Une fois ces éléments identifiés, nous analysons les solutions technologiques disponibles afin de recommander celles qui s’intègrent le mieux au contexte spécifique du client.
Cette évaluation ne se limite pas seulement aux performances techniques ou aux fonctionnalités. Il faut aussi prendre en considération les dimensions humaines et financières. Il est important de trouver le bon équilibre entre coût, disponibilité, performances et robustesse.
Quels sont les risques les plus courants dans les projets technologiques et comment arrives-tu à les anticiper ?
Je dirais de sous-estimer la complexité d’un projet et le manque de clarté sur les besoins réels du client. Pour les anticiper, il faut bien comprendre le contexte et les objectifs du projet dès le départ et planifier en conséquence. Nous investissons du temps dans des phases de découverte et de planification pour réduire et éliminer les incertitudes. Nous adoptons également une approche agile qui nous permet de nous adapter rapidement aux changements et de gérer les risques de manière proactive. C’est une approche éprouvée qui fonctionne, nous permettant d’éliminer les risques le plus rapidement possible pour se concentrer sur la valeur ajoutée.
Tu mentionnais avoir travaillé sur des projets de modernisation de systèmes Legacy en début de carrière. Peux-tu nous en dire plus sur l’importance de la modernisation applicative pour les entreprises ?
Absolument. La modernisation applicative est cruciale pour les entreprises qui souhaitent rester compétitives. Elle permet notamment d’intégrer de nouvelles technologies et de rester à jour avec les tendances du marché.
Les systèmes Legacy peuvent devenir coûteux à maintenir et peuvent ne plus répondre aux besoins actuels de l’entreprise. Si les processus d’affaires évoluent et que le système actuel ne peut plus supporter les objectifs d’affaires d’une entreprise efficacement, il est temps de considérer la modernisation. En modernisant ces systèmes, les entreprises peuvent améliorer leur efficacité, réduire les coûts de maintenance et mieux répondre aux exigences de sécurité.
Quelles sont les technologies que tu surveilles de près et qui ont le plus de potentiel selon toi ?
L’intelligence artificielle est certainement une technologie à surveiller de près, car elle a le potentiel de transformer de nombreux secteurs. L’IA est extrêmement perturbatrice pour notre industrie, et je suis convaincu que le rôle des développeurs va considérablement changer à cause de ça. Les développeurs passeront plus de temps à guider les agents d’IA pour développer le code nécessaire, l’affiner et s’assurer qu’il résout bien les problèmes qu’on lui demande de résoudre.
Outre l’IA, je garde également un œil sur les technologies traditionnelles comme le cloud et les différents services associés. Les plateformes low code évoluent grâce à l’intégration d’outils d’IA, qui remplacent la configuration traditionnelle étape par étape par une interaction en langage naturel plus intuitive.
Enfin, je surveille les avancées en matière de Quantum computing. Bien que ce domaine soit encore en dans ses premiers stades de développement, il a le potentiel de révolutionner notre manière de traiter les données et de résoudre des problèmes complexes.